La Banque Populaire Auvergne-Rhône- Alpes affiche des résultats en hausse malgré la crise et confirme sa place de leader sur le marché des professionnels. Ce qu’elle doit à une certaine diversité de ses engagements en région, aussi bien dans l’accompagnement des professionnels que dans la transition énergétique ou ses prises de participation. Propos recueillis par Lionel Favrot
Comment la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes a-t-elle traversé l’année 2023?
Daniel Karyotis: Elle a remarquablement tiré son épingle du jeu malgré la hausse des taux. On a su anticiper et couvrir ce risque. Il faut rappeler la spécificité du modèle français qui est basé, pour les particuliers, sur des prêts à taux fixes. Quand les taux étaient plus faibles il y a quelques années, nous avons accordé des prêts immobiliers à 1 ou 1,5% pour une durée de 20 ans. Ces taux ne bougeront pas, même si les banques doivent se refinancer régulièrement dans des conditions moins intéressantes.
C’est vraiment une spécificité française ?
Oui. Dans beaucoup d’autres pays, les taux des prêts augmentent et les résultats des banques suivent la même tendance. Mais pour ma part, je défends ce système français car il montre sa justesse dans ces circonstances. Il se révèle très protecteur des emprunteurs qui ont acheté des biens immobiliers. Les banques en subissent les conséquences mais c’est un des risques de notre métier.
Qu’est-ce qui vous permet d’afficher ces résultats malgré la crise?
La diversité de notre activité. La Banque Populaire Au- vergne-Rhône-Alpes a plusieurs moteurs de développe- ment et de croissance. On est la première banque régionale sur le marché des professionnels pour la 14e année consécutive. Parmi les autres points forts: l’assurantiel avec la multi-risque habitation et là encore, l’assurance professionnelle. Notre banque de la transition énergétique et Garibaldi Participations notre filiale de capital développement, nous ont aussi permis de terminer 2023 dans de très bonnes conditions.
À quoi vous attribuez cette première place sur le marché des professionnels?
C’est une volonté stratégique. J’ai voulu faire de ce secteur des professionnels la priorité de la banque. On a créé plus de 70 postes de chargés de clientèle professionnelle depuis 2017. Ce n’est pas rien. On a une réactivité qui s’adapte à chaque métier. Un boucher n’a pas les mêmes besoins qu’un chauffeur de taxi. Aujourd’hui, près de 140000 clients professionnels nous font confiance. C’est un élément majeur de la banque. On l’a démontré lors de la crise Covid. La Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes, banque régionale, a été le principal distributeur de PGE avec plus de PGE 23000 pour 3 milliards d’euros !
La régionalisation des banques, c’est aussi un atout ?
Oui. La Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes est une banque de plein exercice. Le pouvoir est en région. La direction, nos collaborateurs, nos sociétaires et nos clients sont ici. Ce tissu de banques coopératives impliquées dans leur territoire est aussi une singularité du modèle français. C’est une force pour l’économie régionale. Et je ne parle pas que de la BPAURA bien sûr !
Certains réseaux bancaires ferment des agences, pas vous…
Lors de la fusion des banques populaires des Alpes, de la Loire, du Lyonnais et du Massif Central, qui a don- né naissance à la Banque Populaire Auvergne-Rhône- Alpes, nous avons pris un engagement relationnel très fort : nos clients doivent être à moins de 20 minutes d’une de nos agences. Quelle que soit leur situation géo- graphique sur les 15 départements qu’on couvre, soit 90 000 km2. Aujourd’hui, je suis toujours en mesure de tenir cet engagement. BPAURA est autant une banque urbaine qu’une banque rurale avec la même qualité de prestation dans tout le territoire qu’en plein cœur de Lyon ou de Grenoble.
Vous soulignez avoir installé 200 jeunes agriculteurs l’an dernier. Ce n’est pas un hasard vu les tensions dans ce secteur. Ce n’est pas le “domaine réservé” du Crédit Agricole ?
200 jeunes agriculteurs installés par BPAURA sur un total de 1000 à 1500 installés par an en moyenne dans la région, ce n’est pas mal ! Le Crédit Agricole a évidemment une part de marché historique très forte mais nous sommes un bon numéro 2 dans un certain nombre de territoires de la région.
Vous vous positionnez comme un acteur de votre territoire, chiffres à l’appui. C’est aussi un axe fort de votre communication plutôt que de vous limiter à vos offres de services bancaires. Pourquoi ?
Parce que nous sommes un acteur de notre territoire ! Tout simplement. Notre entreprise emploie 3300 collaborateurs et on en recrute chaque année 450 à 550 nouveaux. C’est important de montrer qu’au-delà de nos chiffres financiers, on participe à l’économie régionale.
Comment voyez-vous l’année 2024 ?
Après un 1er semestre 2023 plutôt bon, il y a eu un retournement l’été dernier avec la remontée des taux et un cout des matières premières qui restaient élevées après une forte période d’inflation.Tout ceci a pesé aussi bien sur les charges financières des entreprises que sur les projets d’achat immobilier des Français. Le second semestre 2023 a donc été plus difficile et, malheureusement, le début de l’année 2024 est sans surprise tout aussi compliqué. Certains annoncent un rebond de l’économie en milieu d’année. Je l’espère ! Mais restons lucides : aujourd’hui, rien ne peut encore confirmer cet optimisme
TEAM OLYMPIQUE
La Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes soutient 13 athlètes pour les JO d’été de Paris 2024 : Clémence Audi-Bussio (dressage équin), Yasmina Aziez (taekwondo), Gilles Piron (athlétisme), Coline Charel (kayak), Léa Coninx (triathlon), Damani Dembele et Sya Dembele (breaking), Loana Lecomte (VTT cross country), Thomas Numitor (para- badminton), Laura Tarantola (aviron), et Axel Zorzi (para-athlétisme). Auxquels s’ajoutent Thibault Anselmet et Emily Harrop pour les JO d’hiver de Milan-Cortina 2026 en ski- alpinisme, une discipline qui sera présente pour la première fois au niveau olympique.
MISSIONS SOLIDAIRES
BPAURA a créé le programme So Pop pour encourager ses collaborateurs à “donner de leur temps pour des causes qui leur tiennent à cœur”. Près d’une centaine se sont portés volontaires en 2023.
1218
C’est le nombre de panneaux photovoltaïques posés sur les ombrières du parking du siège de la BPAURA à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme. Par ailleurs, cette banque régionale a lancé un programme de rénovation énergétique de son site de Corenc, en Isère, et de 120 de ses agences.