Après l’échec de la première version de la Cité de la Gastronomie, qui n’a pas tenu
un an, de nouvelles expositions sont à découvrir au sein du Grand Hôtel-Dieu. Une visite plus interactive, où enfants et adultes ne s’ennuient pas, malgré quelques parties décevantes. Par Clotilde Brunet
À en croire l’affluence ce week-end d’automne où nous avons visité la Cité de la Gastronomie, sa réouverture était attendue! Autant le dire d’emblée: mieux vaut réserver le samedi et le dimanche pour être sûr d’avoir sa place. L’ancien délégataire, Magma Cultura, avait abandonné après neuf mois d’ouverture… La Métropole, propriétaire de ces lieux, redonne une chance à ce projet en présentant de nouvelles expos, notamment “Banquet” conçue par la Cité des Sciences de Paris. Petits et grands se prennent au jeu. Parmi les premiers “ateliers”: on est incité à essayer de monter une crème fouettée ou à découper des rondelles de pommes de terre avec une mandoline tout en regardant un tuto. Il n’y a pas vraiment d’ingrédient mais on reçoit une note pour notre technique et notre efficacité… Il y a encore du travail! L’exposition met en avant les liens entre chimie et cuisine. On apprend par exemple qu’il ne faut pas mettre les aromates frais comme l’estragon au début de la cuisson d’un plat car ils perdent leur saveur dès 50 °C. Ces contenus vidéo sont présentées de manière décalée et sympa. Un peu plus loin une vidéo nous propose d’associer des produits. Explication : un aliment peut parfois faire un lien aromatique entre deux autres. La menthe se marie avec le chocolat ou encore avec le concombre. On tente une combinaison menthe-chocolat-concombre. Si l’on enlève la menthe, ça ne fonctionne plus.
MADELEINE VERTE
La partie que l’on a préférée met les sens en éveil. À l’entrée, on nous a distribué un sachet kraft avec quelques douceurs à goûter. Les visiteurs doivent trouver quel est le goût de la madeleine verte, rose ou noire suivant sur laquelle ils sont tombés. On a échoué et confondu deux fruits. La personne suivante a commis la même erreur… Ça nous rassure un peu. On doit ensuite déguster deux chocolats et les décrire: sucré, amer, acide, astringent avec des notes fruitées, grillées, épicées… Ce n’est pas si évident mais on adore l’expérience! Autre enseignement : on goûte avec le nez ! “Lorsque nous mâchons, les molécules volatiles se libèrent et remontent en arrière jusqu’aux fosses nasales pour stimuler nos récepteurs olfactifs. L’olfaction représente près de 80 % du goût”, peut-on lire sur un panneau. Encore une petite expérience pour nous convaincre: pincer son nez, goûter une graine de coriandre, puis libérer son nez… On ne dévoile pas nos conclusions. Mieux vaut tester par soi-même ! Puis le public est invité à entrer dans une autre salle par groupe d’une vingtaine de personnes. On s’installe à table et on est plongé dans l’univers d’un banquet. Des images sont projetées sur les murs autour de nous mais également sur la table. Les ingrédients se transforment sous nos yeux en plats au nom sophistiqués. C’est un peu conceptuel mais plutôt onirique! Là encore il faut ouvrir ses narines… On a cru reconnaître des effluves de homard. Une chose est sûre, cette visite met en appétit.
Derrière l’apothicairerie, une autre partie de la visite est consacrée aux arts de la table. La démarche de mettre en valeur l’ensemble des métiers de la restauration était louable mais c’est raté… Les expositions d’ustensiles parleront uniquement à un public averti. On peine à être attentif aux entretiens vidéos dans des maisons emblématiques (Daniel et Denise, la Brasserie George ou encore La Maison Pic) à cause du brouhaha. À l’étage, un espace est dédié aux plus jeunes avec notamment une dinette XXL. Les brigades de cuisiniers juniors ont l’air de bien s’amuser !
Cité de la Gastronomie, 4 grand cloître du Grand Hôtel- Dieu, 69002. Ouvert le mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 11h à 19h et le jeudi de 13h à 21h. Plein tarif : 7 €, tarif réduit : 4,50 €, gratuit jusqu’à 18 ans.
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