Métropole : Un budget de “crise”

Le musée du Confluent

Le président écologiste de la Métropole Bruno Bernard a présenté mi-mars le budget 2025 de cette collectivité. S’il sanctuarise certains secteurs comme le social et le logement, il a annoncé des restrictions budgétaires pour le fonctionnement notamment le personnel, mais aussi la culture. Par Maud Guillot

Lors de la conférence de presse de présentation, le terme d’austérité n’a pas été prononcé mais le président de la métropole a assumé un budget 2025 « rigoureux » porté vers les économies, tout en pointant le principal responsable : l’Etat. “Il y a un problème de méthode et de bonne foi. Les mesures gouvernementales ont un impact direct sur le niveau de service public local” a souligné Bruno Bernard faisant référence aux efforts supplémentaires demandés par l’Etat aux collectivités locales et aux baisses de dotation alors même que les droits de mutation ont chuté du fait de la crise immobilière et que les dépenses sociales et énergétiques flambent.
Trois secteurs sont préservés dans ce budget de près de 4 milliards d’euros (3,1 pour le fonctionnement, 800 millions pour l’investissement) : le social, compétence héritée du Département (RSA, APA…), le logement et l’adaptation au changement climatique (préservation de la ressource en eau, gestion des déchets…). “Nous assumons pleinement notre rôle social en utilisant la richesse de la Métropole” a précisé le président de la Métropole. Pour autant, cette collectivité ne paiera pas, comme la plupart des Conseils départementaux, la prime dite « Ségur pour Tous », élargie en juin 2024 à tous les salariés de la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale. 
Le sport et la culture qui ne font pas partie des compétences obligatoires de cette collectivités seront concernés par des restrictions budgétaires. Mais ces économies ont été réalisées « en bonne intelligence » selon le Vice-président chargé de la Culture, Cédric Van Styvendael : “Nous ne touchons pas aux subventions allouées aux petites structures car cela pourrait les fragiliser. En revanche, nous avons demandé aux 9 institutions les plus importantes de l’agglomération une économie de 10 %.” A savoir le Musée du Confluent, les Nuits de Fourvière, Lugdunum, l’Institut Lumière, les Biennales, le Planétarium de Vaulx-en-Velin, la Cité de la gastronomie et les Célestins. La Fête des Lumières ne sera plus subventionnée du tout. Même réflexion avec le sport : l’OL et l’ASVEL seront moins soutenus cette année, contrairement au sport féminin, aux sections handicap… Ou encore avec OnlyLyon, la structure d’attractivité issue d’Aderly qui devra réduire la voilure. Par ailleurs, le budget consacré à la communication de la Métropole aura subi une chute de 35 % sur l’ensemble mandat.
Mais c’est du côté du personnel que l’exécutif métropolitain cherche surtout à contenir les coûts. “La cotisation CNRACL va par exemple progresser de 12 % en quatre ans. C’est un effort supplémentaire pour la collectivité” a expliqué Bruno Bernard. Se refusant à avoir recours massivement à des contractuels, il privilégie le non-remplacement d’un départ à la retraite sur 2 et le recrutement en interne pour cette collectivité qui compte 9671 agents. “Nous allons transformer 126 postes en 2025. Soit un total de 800 depuis 2022” a-t-il ajouté, préférant éviter le terme de « surpressions de postes». Des précautions langagières qui n’ont pas empêché le déclenchement d’un mouvement social et une fronde des syndicats. “L’agenda social a été validé. Je préfère tenir un discours de vérité. Je ne pourrai faire d’effort supplémentaire” a-t-il conclu sur ce sujet.
A l’inverse, la Métropole devrait poursuivre ses investissements : voies lyonnaises, aides à la pierre, collège de Vénissieux… Soit 700 millions d’euros en 2025 auxquels il faut ajouter ceux du Sytral pour le transport et de Lyon Métropole Habitat pour le logement, soit 2 milliards d’euros au total. “Mais tous les projets non lancés seront réinterrogés” ne cache pas Bruno Bernard. 
Au final, la dette qui avait baissé au cours du mandat devrait remonter à plus de 2 milliards d’euros, notamment pour financer ces investissements. La taxe foncière , qui est la « seule variable pour les communes » devrait encore augmenter. « La loi de finances votée en février nous pousse à faire des choix prudents” a confirmé Bertrand Artigny, le vice-président aux Finances. C’est dans ce cadre que la CFE va progresser de 6 % en 2025. Ce qui devrait “pénaliser les PME et TPE du territoire” selon la CPME, syndicat des petites entreprises. “Le taux n’avait pas bougé depuis 2015” tempère Bruno Bernard “Il reste plus faible que dans les autres agglomérations de même taille”.

Lire le dossier de Mag2 Lyon sur les finances locales.

 

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