“Saisons romaines » à Saint-Romain-en-Gal

©Alice Morin

34 ans après sa découverte sur le site gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, la célèbre mosaïque dite des saisons revient pour la première fois sur son lieu d’origine. L’exposition « Saisons romaines » du musée de Saint-Romain-en-Gal, en collaboration avec le Musée d’Archéologie nationale, permettra de découvrir l’histoire de cette mosaïque fraîchement restaurée. Par Alice Morin.

Tout débute en 2021, lorsque l’atelier de restauration de mosaïques et d’enduits peints de Saint-Romain-en-Gal remporte l’appel d’offres pour la restauration de la mosaïque. Cette réussite est accueillie avec une grande émotion par toute l’équipe porteuse du projet, car elle marque une nouvelle étape importante dans l’histoire mouvementée de la mosaïque.
Datée du IIIe siècle, c’est en octobre 1890 que l’œuvre est découverte sur le site de Saint-Romain-en-Gal. Cette pièce de 24 m² est rapidement reconnue comme trésor national et migre au musée du Louvre où elle sera exposée jusqu’en 1935, avant de rejoindre le Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. C’est à l’occasion d’un vaste chantier de restauration de ce dernier qu’est décidée la 4ème restauration de la mosaïque des saisons. Un projet particulièrement ambitieux en raison de la taille conséquente de l’œuvre, mais aussi à cause des près de 6 tonnes de gravats qui s’étaient amassés autour de la mosaïque au fil des années, des déplacements et des trois restaurations précédentes. Mais le défi a été relevé avec détermination. Une fois les sédimentations éliminées, un découpage en panneaux a permis de transporter la mosaïque.

©Alice Morin

« Dès lors, un double travail a été mené : celui de sa restauration et celui de la reprise des études archivistiques et iconographiques », témoigne Émilie Alonso, Directrice du Musée et Sites Gallo-Romains de Saint-Romain-en-Gal. « Un comité d’experts pluridisciplinaire a été missionné pour étudier à nouveau ces panneaux à la faveur de la lecture nouvellement offerte par la restauration », explique-t-elle. Archéologues, spécialistes de mosaïque, de textes antiques, de botanique ou encore de mobilier archéologique… Leurs recherches ont permis de modifier plusieurs interprétations de la mosaïque. « J’ai la conviction, après avoir vu ce que j’ai vu, qu’effectivement cette mosaïque a retrouvé un nouveau souffle. Et c’est, je pense, quelque chose de tout à fait réconfortant de se dire qu’un objet qui a été découvert il y a maintenant pratiquement 130 ans a toujours quelque chose à nous dire », affirme Daniel Roger, Adjoint à la direction du Musée d’Archéologie nationale, responsable du pôle scientifique et des collections.
Cette démarche témoigne de l’importance du projet scientifique du musée, qui s’exprime également à travers son programme d’archéologie expérimentale. Sur plus de 3000m², les gestes techniques des artisans de l’époque sont reconstitués pour apporter des compléments d’information à la recherche théorique. Un vignoble à la romaine, un jardin botanique ou un four à pain ont par exemple été reproduits.

Tout a été pensé pour rendre l’exposition ludique et pédagogique. Après être passés devant une frise chronologique murale retraçant l’histoire de l’œuvre et du site de Saint-Romain-en-Gal, une première reproduction de la mosaïque au sol annonce la suite de l’exposition. Mais pour la première fois, ce n’est pas au sol mais bien au mur que la mosaïque est exposée, fragmentée en 28 tableaux. Cette présentation originale permet une lecture optimale et presque intime de ses multiples détails, couleurs et lumières. Parfois appelée mosaïque du calendrier rustique ou encore calendrier des activités rurales, elle représente les différents rituels et activités agricoles de l’époque gallo-romaine, saison par saison. Chacune des quatre saisons est introduite par un panneau de la mosaïque représentant son allégorie, puis se succèdent des panneaux illustrant les activités associées à cette période de l’année.

L’exposition ne se contente pas de solliciter la vue des visiteurs. « L’appel à l’imaginaire et à l’émotion a été pensé à la faveur de la polysensorialité que vous découvrirez au fil de l’exposition à travers des sons, des odeurs et des manipulations », confie Émilie Alonso. Au cours du parcours, on rencontre ainsi des dispositifs sonores, olfactifs et audiovisuels qui offrent une véritable immersion à l’époque gallo-romaine et permettront d’impliquer jusqu’aux plus jeunes visiteurs. L’exposition présente également les coulisses de l’atelier de restauration du musée, et se clôture par un court film d’animation réalisé par l’équipe Les fées spéciales. En cinq minutes seulement, la vidéo retrace l’histoire de l’oeuvre tout en animant de manière très poétique les mouvements des différentes scènes de la mosaïque.

Pour une durée de 3 ans, la mosaïque prend place au sein de la collection permanente du musée de Saint-Romain-en-Gal. Elle encadre notamment l’une des pièces majeures de la collection : la mosaïque du châtiment de Lycurgue, remise en lumière à cette occasion.

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